« Nous demandons que les 30 jours prévus comme délai de la détention préventive soient respectés et que passé ce délai le détenu soit relâché au plus vite », a déclaré le porte-parole des détenus et prisonniers à l'autorité de la prison.
"Nous demandons également que les demandes de révision de nos procès soient considérées avec indulgence, car elles sont le plus souvent repoussées », a ajouté le porte-parole très applaudi. Il a aussi regretté que les détenus accusés de génocide voient leurs peines souvent majorée en appel avant que l'accusation ait réagi. Les bâtiments vétustes et la necessité d'un régime alimentaire spécial pour les malades ont également été évoqués.
« Le problème du délai de détention préventive n'est pas aussi prononcé qu'avant, a répondu la direction de la prison appuyée par un représentant du parquet. "Ce délai, a-t-il ajouté, est toujours lié aux contraintes logistiques pour l'instruction du dossier au niveau du Parquet. Des dispositions sont en train d'être prises pour une solution nationale, car le problème n'est pas local ».
La prison centrale de Gitarama compte 7.512 pensionnaires. 5188 sont accusés de génocide dont 4883 hommes (4400 condamnés et 483 accusés). Sur les 305 303 sont condamnées et 2 en attente de jugement. Le quartier reservé aux prisonniers de droit commun compte 2324 personnes, dont 2078 hommes, 152 femmes et 94 mineurs. 786 des hommes ont été condamnés tandis que 1292 attendent d'être jugés; 35 des femmes sont condamnées et 117 en attente ; 20 mineurs sont condamnés et 74 en attente, indiquent les statistiques de la prison.
« Nous avons au total 60 nourrissons, soit leurs mères viennent avec eux, soit elles viennent enceintes. Avec les activités de production, d'agriculture et d'élevage, au sein même de la prison, ces nourrissons et leurs mères bénéficient d'un régime spécial », indique la secrétaire de la prison
Une femme détenue depuis quelques années est enceinte. « Elle reconnaît avoir eu la grossesse par consentement et en esquivant la surveillance, quand elle était en séjour dans un site Gacaca avec un autre détenu », a expliqué une source du service social de la Prison. Pour favoriser les témoignages de proximité, les détenus pour génocide sont transférés et séjournent momentanément dans des sites dits ‘Gacaca', sur les lieux présumés de leur crimes, pendant que durent leurs procès.
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