« Il s'est envolé lundi après avoir obtenu du gouvernement suisse le visa de réunification familiale », a confirmé mercredi à l'agence Hirondelle, Mandiaye Niang, assistant spécial du greffier du TPIR. Ce départ avait été rendu possible par la régularisation du statut de son épouse en Suisse au printemps dernier.
Rwamakuba, médecin de formation, avait été acquitté le 20 septembre 2006 de l'accusation de génocide et de crimes contre l'humanité. Le procureur n'avait pas fait appel. Il avait été arrété en 1998 en Namibie, où il s'était réfugié aprés la victoire du FPR au Rwanda.
Le jugement avait par ailleurs reconnu à l'ex-ministre le droit de réclamer réparation pour être resté sans avocat durant les premiers jours de sa détention. Malgré un recours devant la chambre d'appel, le greffe du TPIR, l'organe auquel incombe la désignation des avocats, a fini par lui verser 2.000 dollars.
Dans la maison sécurisée où il vivait après son acquittement, Rwamakuba laisse un autre ancien ministre du gouvernement intérimaire en place pendant le génocide, André Ntagerura qui détenait le porte- feuille des Transports et communications. Accusé de crimes contre l'humanité et de génocide, Ntagerura avait été arrêté au Cameroun en 1996, acquitté en première instance en février 2002, puis en appel en février 2006.
En dépit de nombreuses démarches de ses avocats et de l'administration du TPIR, il est toujours au siège du tribunal à Arusha. Son avocat a récemment demandé à la Cour fédérale du Canada d'ordonner à la ministre canadienne de l'Immigration d'accorder l'asile à cet ancien homme politique.
Basé à Arusha, dans le nord de la Tanzanie, le TPIR a prononcé, à ce jour, 30 condamnations et 5 acquittements. Les précédents acquittés sont partis vers la France et la Belgique.
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